• Meurtre d'une nuit

    Meurtre d'une nuit...

    La pluie moribonde de cette sombre nuit
    Ne cesse de tomber dans l'horizon infini
    Et le tonnerre gronde, l'orage éclate
    Essuyant une tempête en mer violente

    Les éclairs aveuglants traversent le ciel
    Frappée par la foudre, la terre tremble de fiel
    Les nuages gris s'amassent, deviennent mon toit
    Et les oiseaux affolés s'envolent loin de moi...

    Je marche là-bas, dans la fange des bas-fonds
    Et d'un ton fielleux, je parle à ces morpions
    Ils errent ici, moitié morts, sans âmes
    Et je coupe leurs chairs d'une fine lame...

    J'entends encore leurs cris qui résonnent
    Quand près d'eux, mes yeux les sillonnent
    Regard diabolique de torture mentale
    J'achève leur supplice, souffrance totale!

    Certains avaient leur tête coupée, en sang
    J'arrachais leurs mains et leurs yeux d'enfant
    Recoiffais leurs cheveux, puis riais...chagrinée
    Léchais le bout de mes doigts rouges, mouillés

    Reprenant mes esprits, je regardais autour
    Un poignard en main, je cherchais aux alentours
    Je ne voyais que des cendres et un corps déchiré
    Un visage carmin juste à côté du trépassé...

    La peur me parlait, la folie me regardait
    Mes mains tremblaient, la colère s'approchait...
    Et mes larmes coulèrent, quand soudain je compris
    Que tout cela n'était qu'un passage de ma vie!


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